Jour 1 - Les hostilités commencent.

Je vous écrit là, privilégié(e) que vous êtes, alors que je suis en plein "pic" de douleur de débuts des règles, oh joie incommensurable et profonde.

Et d'ailleurs, pour la blague, je menstruais déjà tout à l'heure lors de l'article sur le serpent x)... coïncidence ? J'crois pas non.

Bon, que dire ? J'en chie. Ou plutôt je devrais en chier, vu que là je triche y'a 4 spasfons dans mon organisme et je sors d'un bain d'une heure, deux ruses bien connues des femmes pour gérer plus ou moins bien leurs règles...

Parce que moi, en fait, j'ai une période de 2 à 4/5h en tout début où ça fait un bon p'tit crescendo/decrescendo de douleur utérine (tu les SENS tes ovaires là ???), que si je le prends pas vite aux médocs (là, j'ai été très juste car je croyais naïvement que c'était un très fort syndrome pré-menstruel qui revenait à la charge, la bonne blague que je me suis faite hohoho), ça va être autant de temps à maudire la vie et planter ma tente aux toilettes pour euhh... maudire la vie en me tortillant dessus. Joie, joie, joiiiiiiie hourra.

Mais je ne désespère pas de comprendre un jour ce message de douleur que m'envoie mon corps... Est ce pour nous obliger à être attentives à nos corps au moins une fois par mois ? Je pense. Est ce que c'est pour nous remettre les pieds sur terre d'une manière irrévocable ? Putain oui. Est ce que c'est pour qu'on SOUFFRE d'être une femme parce que la féminité est une plaie ? J'en doute. Et pourtant, je ne suis pas la seule qui, quand elle voit la tache culottale, a envie de gémir parce que OUI, ça veut dire que je vais devoir gérer ma protection périodique pendant une semaine et être vigilante à pas dépasser les durées maximales, OUI, là, ça va faire mal et puis après ça va pomper et puis après ça va aller mieux mais en attendant c'est chiant. Et parce que MERDE, encore une fois, je me suis plantée pour prévoir QUAND, donc on reprend du début et moralité : ton corps dirige, pas toi, point barre !

Oui parce que je fais partie de cette espèce privilégiée de femmes qui ont des durées menstruelles anarchiques et rebelles, du genre à varier de 21 à 33 jours (si si), et parfois avec des grands écarts entre deux périodes que tu comprends juste pas la règle derrière (lol blaggounette ! TMTS !). Et que là j'avais cru piger que oui, si, 14 jours après la fin de l'ovulation ça devrait être ça donc je crois avoir ovulé aux alentours du 13 mais quand précisément j'ai pas trop capté (influences lunaires ?) cette fois... oui parce que j'essaie de vivre mes "règles" en conscience quand même, ne vous déplaise, mais même avec ce premier pas vers mon corps et sa compréhension je suis toujours réduire à un sentiment de capitulation quand je dois me résigner à entourer la date du jour sur mon agenda...

Parce que je me fous de tel truc qui marche/ne marche pas, pas testé, à tester, blablabla, je veux COMPRENDRE pourquoi j'ai mal, car je sais que c'est mon corps qui m'est hostile (ou l'inverse ? Penchons pour l'inverse) et que je ne pige pas ses signaux qu'il m'envoie. "Dans l'antagonisme, je me sens inadéquate" okay très bien, et après ??

Alors j'affabule, je réfléchis, j'instinctise. Anesthésiée dans mon bain à 1200°C (démarcation de peau rougie à l'appuis, merci le feu pour la meilleure résistance à la chaleur :D !), je sonde les profondeurs de mon âme torturée et je gamberge.

Nouvelle Lune, nouveau cycle, donc mort de l'ancien. Et là j'y suis là, dans la mort c'est bon : mon corps me fait comprendre que c'est MORT POUR CETTE FOIS, pas d'enfant (pas envie mais peu importe, le fait est là pour une femme qui participe activement au calcul du taux de fécondité national comme moi). Ton cycle est mort, vive le nouveau. Ou plutôt pas tout de suite "vive", d'abord meurt donc toi connasse. Fais ton deuil, allez, fais le. Réfléchis. Un ovule en moins, un mois en plus. 12 ans de fertilité supposé, 12 années de possibles marmots apportés au monde, 12 années et autant d'enfants que tu n'aurais plus jamais et au lieu de ça, du sang, du sang et du sang. Ta fertilité est blessée, elle saigne car elle ne sert pas, elle ne sert à rien, alors tu souffres. Et c'est possible que les douleurs soient liées au fait, qu'inconsciemment, pour une femme qui veut des enfants "un jour", là c'est la défaite de la natalité.

Et je pense que les femmes qui essaient d'avoir actuellement un enfant et qui fondent en larmes en voyant leurs règles pour la énième fois savent bien de quoi je parle, pauvres âmes :/... Chaque fois, nous portons la mort, un petit peu, perdues entre la fin et le début. Et c'est important de marquer le coup, je pense. De s'autoriser à ne pas être parfaites, souriantes et positives, mais acâriatres, négatives et destructrices ! Merde quoi ! Une fois par mois, j'ai le droit, j'ai mes règles ! Et on se gêne pas trop parce qu'en plus, c'est assez intégré dans notre société. Et pis que ça fait plaisir gniark gniark gniark. Et pis que lui il souffre pas alors c'est pas juste il va souffrir aussi quoi !!!

Déesse, quelle est cette pulsion en nous qui nous pousse à extérioriser aussi mal ce cadeau de fertilité ? Qui fait qu'au moindre stress, à la moins contrariété, je sens mon utérus qui se réveille et proteste ?? Et que bizarrement, quand on se plaint, qu'on crie qu'on promet éviscération et autres tortures récréatives à ce chat qui miaule crânement pour qu'on le nourrisse 2 heures avant l'heure, ça fonctionne oO ? Parce que c'est le moment d'expulser ? Ca oui. Bonjour purification ! Bonjour mini-contraction que tu peux sentir si, un jour, tu essaies un peu de free flow instinct ;) !

Mais aussi c'est important le confort. Chakra numéro deux, chakra sacré, j'ai nommé l'orange : Svādhiṣṭhāna, chakra de l'eau et des émotions, siège du confort (HA !), du plaisir (GNIH !), de la créativité (pourquoi pas ? Allez, pour la peine un petit lien youtube musical qui me parle là, tout de suite maintenant : https://youtu.be/8R-M4Ov8M3E ), le corps, l'apparence physique... bref, en plein dans l'utérus quoi.

Et là, un peu après, vient la pulsion de mouvement. Oui, tu veux bouger, ne pas rester prostrée, mais en même temps t'as PAS envie de bouger, tu VEUX rester prostrée ! Comme si deux mouvements contraires étaient à l'oeuvre en même temps ! Compliqué ces histoires... Mais bon, un entre-deux, mouvements lents, doux ? Suivre son corps, masser, maintenir au chaud ? Oui... oui ! OUI bon okay mais je veux pas bouger là jsuis bien j'ai pas mal T_T...

Ahlala, à demain petits sapajoux ^^